Et la tête de plus grosse à proportion,
Après maint changement et transformation,
Voyant qu’en fin de compte il n’en fait rien qui vaille,
Sous le mont Aventin enfouit sa trouvaille !
Mais Romulus, selon de précis documents.
De Rome, par après, jetant les fondements,
Retrouve le chapeau magique et mirifique,
Et, désirant d’en faire un signe honorifique —
Ordonne par rescrits, ordonnances et brefs,
Qu’il figure dès lors aux triomphes des chefs,
Au-dessus des faisceaux et parmi les trophées !
Les vestales — après Numa — s’en sont coiffées !
Puis il passa, par un décret des sénateurs,
De leur front, sur le front des sacrificateurs.
— C’est lors qu’un mien parent,
sommelier du grand-prêtre,
Pour notre propre bien le croyant reconnaître,
Le vola par adresse, et le mit en lieu sûr,
Pour en doter plus tard son héritier futur,
Qui le transmit au sien en forme d’héritage,
Et si bien que, de mâle en mâle, et d’âge en âge,
En ligne droite, et par juste succession,
Notre chapeau resta dans la possession
Des Tabarins, seigneurs comtes de Valburlesque
Et cent lieux en pays chrétien et barbaresque,
Dont je suis — relisez Bérose et Manéton —
Pour vous servir, messieurs, le dernier rejeton !… »
— Et maintenant que mon histoire est débitée,
La pièce va reprendre où nous l’avions quittée,
Et je cède la place au matamore, ayant
Naturellement peur de cet homme effrayant !…
— Entrent Rodomont (Gauthier) et Lucas (Nicaise.)
- ↑ Rodomont, Lucas.