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LE PEUPLE.

Le chapeau !… Tabarin !..

TABARIN.

Le chapeau !… Tabarin !..Vous interrompez, dis-je !

Même jeu.
LE PEUPLE.

L’histoire du chapeau !

TABARIN.

L’histoire du chapeau !Toujours ! c’est un prodige
Comme on m’écoute !… Or çà, traitons !… Si j’obéi,
Crierez-vous encor ?

LE PEUPLE.

Crierez-vous encor ?Non !

TABARIN.

Crierez-vous encor ? Non !Serez-vous sages ?

LE PEUPLE.

Crierez-vous encor ? Non ! Serez-vous sages ?Oui !

TABARIN.

Très-bien !… Le voulez-vous jurer sur mon épée ?

Il étend sa batte.

Jurez !…

LE PEUPLE.

Jurez !…Oui !…

TABARIN[1].

« Cette histoire est toute une épopée !
Et je comprends, d’ailleurs, que l’on soit curieux
De l’entendre ! — Un chapeau, qui descendit des cieux ;
Et depuis six mille ans, en son espèce unique,
Coiffe — de père en fils — la gent tabarinique,
Dont je suis le dernier très-humble rejeton !
Ce chapeau-là, — lisez Bérose et Manéton,
Deux auteurs chaldéens, qui, sur cette matière,
Ont, par leurs longs écrits, jeté quelque lumière —

  1. Au cours de son récit. Tabarin doit donner à son chapeau de feutre mou, garni de deux maigres plumes de coq, les formes diverses qu’affectaient les chapeaux des personnages qu’il cite, Saturne, Mercure, Janus, etc.