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TABARIN, paraissant sur le tréteau, en avant du rideau fermé et d’une voix qui domine tout le bruit.

Paix !.. quel est ce tapage ?…

TOUS, applaudissent — Ils se rasseyent.
— Le tumulte cesse après le Taisez-vous !

Tabarin !..

TABARIN.

Tabarin !..Taisez-vous !.. Quelle rumeur sauvage
A troublé mon repos ? — Mes archers, dites-leur
De se taire ! Je crois qu’on criait au voleur…

LE MERCIER, il s’était rassis derrière Alyson. — Le drapier s’est assis derrière lui sur le troisième banc, et Maillefer, à l’entrée de Tabarin, s’est faufilé dans le milieu du second banc.
Se levant.

On m’a volé ma bourse !

TABARIN.

On m’a volé ma bourse !Au cœur de mon royaume ?
— Que font donc mes exempts, et maître Jean Guillaume ?
Si le voleur n’est pris dans une heure, il faut qu’on
Cerne la place, et tout brancher à Montfaucon !
— Que la société de tristes gueux est pleine !
Cornes de Belzébuth ! messieurs les tire-laine,
Si faire votre état vous est un tel besoin,
Faites ! mais, par le diable ! allez tirer plus loin !
Arrière, francs filous ! opérateurs vulgaires,
Laissez-nous faire en paix nos petites affaires,
Et quittez sur-le-champ la place et ses abords
Par esprit de justice… et par esprit de corps !

Changeant de ton, très-bonhomme.

— Ouf ! je les ai, je crois, secoués d’importance.
Maintenant, bonnes gens, honorable assistance,
Vous qui, pour vous gaudir, êtes venus céans,
N’ayez plus nul souci de tous ces mécréants !
Selon notre coutume, et pour l’heure présente,
Nous allons vous donner une farce plaisante,
Et neuve — et contenant telles joyeusetés