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ALYSON.

Monsieur a donc de beaux écus ?

MICHAUD CROUPIÈRE.

Monsieur a donc de beaux écus ?J’ai ma rapière.

ALYSON.

Lors, à d’autres qu’à moi chantez votre refrain :
Je suis honnête, et veux entendre Tabarin.

Elle s’assied au bout du premier banc réservé aux spectateurs le plus près de l’avant-scène.
MICHAUD CROUPIÈRE, passant à l’extrême gauche.

Honnête ? que le diable emporte la donzelle !
Guillemin Tortu tend son chapeau aux spectateurs assis sur le premier banc.

GUILLEMIN TORTU, manchot et bossu.

La charité, mon doux seigneur. — Vous, damoiselle.

ALYSON.

Je n’ai rien.

GUILLEMIN TORTU.

Je suis vieux, sans pain et sans abri.
Donnez… et que le ciel vous garde un bon mari !

ALYSON.

Un bon mari ? voilà pour ton souhait, pauvre homme !

GUILLEMIN TORTU, à part.

Si ça manquait jamais, je l’irais dire à Rome.

MICHAUD CROUPIÈRE, regardant Guillemin en dessous.

Pâques-Dieu ! j’ai connu cet homme quelque part.

GUILLEMIN TORTU, même jeu pour Michaud Croupière.

J’ai — le diable sait où déjà vu ce soudard.
La charité, seigneur.

À part.

La charité, seigneur.Même allure guerrière.

MICHAUD CROUPIÈRE, à part.

Même voix !

À demi-voix.

Même voix !Guillemin Tortu ?…

GUILLEMIN TORTU, à demi-voix.

Même voix ! Guillemin Tortu ?…Michaud Croupière !…