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La tendresse et la foi vont renaître chez nous,
Chassant hors du logis la discorde importune :
Ma gloire grandissant forcera la fortune !
Dru comme grêle, l’or pleuvra dans nos girons,
Et nous serons heureux !… Dis que nous le serons !
Que tu le veux ! que c’est une nouvelle aurore
Qui se leva sur nous ! que tu m’aimes encore,
Comme au jour radieux de nos premiers serments !…
Parle ! oh ! parle.

FRANCISQUINE, passant n° 2.

Parle ! oh ! parle.À quoi bon ! vous savez que je mens !

TABARIN, après un mouvement terrible.

Je me suis, sottement, attiré ce déboire…
Tu m’as rivé mon clou ! c’est bien fait ! — Je vais boire !
Adieu, mon chérubin ! mon agneau ! mon bijou !
Je pars ! — Adieu ! j’ai peur de te rompre le cou !

Il sort vivement par le fond.

Scène IV

FRANCISQUINE, puis GAUTHIER.
FRANCISQUINE, le regarde s’éloigner, puis faisant un geste d’insouciance.

Ah ! baste !… Et pourquoi non ?… je ne suis pas un ange !
Je suis fille Bohême. On me bat — je me venge !
Et le sort à mes vœux se conformant si bien,
J’aurais mauvaise grâce à lui reprocher rien.

Elle appelle.

Gauthier !

Gauthier paraît.

Gauthier !Mais quoi ?… quel air sombre ?…

GAUTHIER.

Gauthier ! Mais quoi ?… quel airAh ! chère Isabelle !…
— J’ai tout entendu.