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TABARIN, se retournant vers Nicaise.

Insolent !Insolent !.. est-ce à toi, son complice,
Qu’il sied d’injurier notre mère nourrice :
La science ?…

Donnant un coup de pied à Nicaise.

La science ?…Ceci t’apprenne à blasphémer !

Nicaise remonte et va s’asseoir sur le haut de l’escalier.

À Mondor.

— Qui boirait de cette eau, donc se ferait aimer ?

MONDOR.

Sans doute !..

TABARIN.

Sans doute !..Et le breuvage opère ?

MONDOR.

Sans doute !.. Et le breuvage opère ?De lui-même.

TABARIN.

Voire à l’insu de celle, ou de celui qu’on aime ?

MONDOR.

À son insu.

TABARIN.

À son insu.Fût-il ou fût-elle de roc ?

MONDOR.

Ma composition attendrirait un bloc
De porphyre !

TABARIN.

De porphyre !Et l’amour que l’on obtiendrait d’elle
Serait durable ?

MONDOR.

Fort à la fois, et Fidèle !

Il va s’asseoir à gauche de la première table.
TABARIN, jetant un regard sur Francisquine.

S’il était vrai, pourtant ? — mais non ! Il n’est pas d’eaux
Si merveilleuses ! vends tes philtres aux badauds !
Ceux-là, maître, pourront croire à les pharmacies,
Qui ne distinguent point lanternes de vessies,
Et le monde étant plein des naïfs que tu sais,