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La chemise de soufre, et le roussi ! le glaive
Justicier, et le bon bourgeois criant : Haro !

MONDOR.

Tabarin…

TABARIN, passant n°3[1].

Tabarin…Satanas, vade, vade retro !
Je ne vous connais plus, ni ne veux vous connaître !…
Puisqu’avec les démons vous vous osez commettre,
Commettez-vous, seigneur Mondor. Par la sambleu !
Je tire prudemment mon épingle du jeu,
Et ne veux point, jaloux d’unir mon sort au vôtre,
Me voir brûler, ni dans ce monde, ni dans l’autre !…

Se tournant vers Francisquine.

Salut, femme !

FRANCISQUINE, détournant la tête.

Salut, femme !Salut !

TABARIN, fait un mouvement d’humeur, se retourne, et, voyant Nicaise qui lui tourne le dos, lui donne un coup de pied au derrière.

Salut, femme ! Salut !Fripesauce, bonjour !

NICAISE, porte la main à son cœur.

Je vous baise les mains.

TABARIN, lui prenant la fiole.

Je vous baise lesDonne. « Philtre d’amour !!.. »

À Mondor.

Êtes-vous convaincu, maître, ou n’est-ce qu’un leurre ?

MONDOR.

Si je ne le suis point, que je meure sur l’heure !

TABARIN.

C’est que je les connais, vos spécifiques, vieux
Charlatan ! Je les vis fabriquer de mes yeux.
Si la boisson, le plus souvent, n’est pas malsaine,
C’est qu’on la puise tout bêtement dans la Seine,
Et vos remèdes ont ce mérite, au total,
S’ils ne font pas de bien, qu’ils ne font pas de mal.

MONDOR.

Insolent !

  1. Mondor, Nicaise, Tabarin, Francisquine assise.