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MARTHE.

C’est vous qui querellez !

CHARVERON.

C’est vous qui querellez !C’est vous ! et de quel ton !

MARTHE.

C’est vous ! de quelle voix !

CHARVERON.

C’est vous ! de quelle voix !Quel fracas !

MARTHE.

C’est vous ! de quelle voix ! Quel fracas !Quel orage !

CHARVERON.

On a beau n’être qu’un mouton,
Il est des fois où l’on enrage !

MARTHE.

Vous enragez toutes les fois !

CHARVERON.

Pardieu ! si j’élève la voix,
C’est pour vous forcer à vous taire !
Car il n’est pas de menu fait
Si menu, qu’il n’ait pour effet
D’allumer l’éternel cratère !
La mise à pied d’un sous-préfet
Devient le signal d’un sinistre !..
Jugez du tumulte que c’est
Pour un changement de ministre !

MARTHE.

C’est tout autant d’occasions
De petite et de grande guerre !

CHARVERON.

D’âpres débats, et de discussions
Où madame n’est point toujours… parlementaire !

MARTHE.

La paix — à moins que d’en venir aux coups —
Ne saurait mieux être troublée !