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MARTHE.

Très-heureux ! — vous aussi !Je n’en disconviens pas.
Tout semblait aplanir la route
Qui se déroulait sous nos pas.

CHARVERON.

Tout : santé ! jeunesse ! fortune !
Rien n’y manquait, avec orgueil je le redis !
Et notre existence commune
Faisait l’effet d’un paradis.

MARTHE.

L’amour qui pare toutes choses
Sous notre toit semblait fixé…

CHARVERON.

Qui m’eût dit qu’jl serait si promptement froissé,
Notre lit de feuilles de roses ?

MARTHE.

Hélas !

CHARVERON.

Hélas !Hélas ! ce temps est loin !
Mais reprenons ! — il faut que je vous die :
Bien qu’amoureux, nous ne nous étions point
Mariés à l’étourdie !

MARTHE.

Non certes ! nous avions pris nos précautions,
Et dans des entretiens, plus graves qu’il ne semble,
Décidé comment nous ferions
Aussitôt qu’on serait ensemble !

CHARVERON.

On s’était questionné fort !
« Aimez-vous le Bois ?.. la musique ?..
« Les bijoux ?.. l’Opéra-comique ?..
« Le bal ?.. les voyages ?.. le sport ?.. »