Page:Ferrier - Chez l'avocat.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHARVERON.

Si monsieur n’a rien vu pourtant !Il a vu, dis-je

MARTHE.

Monsieur dit que non !

CHARVERON.

Justement !
C’est preuve qu’il a vu ! d’où suit, logiquement,
Qu’à déposer du fait sa loyauté l’oblige.

MARTHE.

C’est à monsieur tout seul à décider ce point :
Il dit n’avoir rien vu !

CHARVERON.

Il dit n’avoir rien vu !C’était du tact ! mais, diantre !
Dit-on : « Je n’ai rien vu ! » quand on n’a rien vu ?
— point !
D’ailleurs, les faits sont là : la porte s’ouvre !…
il entre !…
Vlan !… je reçois un coup de poing !…

MARTHE.

Un coup de poing ?

CHARVERON.

Un coup de poing ?La joue en est encore chaude
Tâtez !

MARTHE.
Tâtez !
Ne tâtez pas !
CHARVERON.
Tâtez ! Ne tâtez pas !
D’honneur ! cela me cuit. —

Tâtez !

MARTHE.
Tâtez !
Ne tâtez pas ! — pour une chiquenaude

C’est faire beaucoup trop de bruit !

CHARVERON.

Ça ! permettez que monsieur tâte ?