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CHAPITRE II

SOMMAIRE. — Philosophie de l’expérience. — Galluppi. — Il succède à Genovesi dans le midi, à Romagnosi et à Gioia dans le nord de la Péninsule. — Discussion sur ce point de l’histoire de la philosophie italienne. — Galluppi a une importance nationale. — Ses ouvrages. — Sa doctrine sur la réalité de la Connaissance. — Son mérite comme psychologue et comme historien de la philosophie. — La philosophie de l'expérience s’agrandit entre ses mains et approche de l'idéalisme. — Il introduit en Italie la morale du devoir. — Rapports des recherches de Galluppi avec les doctrines de Kant.

Romagnosi vécut assez pour connaître les principaux ouvrages de l’écrivain qui devait développer et mieux rapprocher de son but la philosophie de l’expérience. Il se chargea même d’en examiner deux en des articles imprimés entre 1827 et 1829 dans un recueil favorablement connu sous le nom de Biblioteca italiana. En annonçant au public les Éléments de philosophie de Galluppi et les Lettres sur les Vicissitudes de la philosophie depuis Descartes jusqu à Kavd du même auteur, le vieux jurisconsulte italien se montrait à la vérité assez mécontent de l’accueil qu’on commençait à faire dans la Péninsule aux idées et au langage de Kant, qu’il appelait étrange et barbare ; il contestait à Galluppi ses innovations dans l’observation, la critique et l’expression des faits relatifs à la connaissance ; il maintenait avec fermeté et parfois avec aigreur ses propres formules, mais en somme et malgré