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LA RUINE

d’Odenath ; il débarrassa l’Empire de tous les prétendants et de tous les petits empereurs locaux qui avaient pullulé pendant les années précédentes, et en reconstitua l’unité ; il entoura Rome de la puissante enceinte de murs gigantesques qu’on admire encore. C’est pourquoi on peut le dire avec raison restitutor orbis.

Mais c’était un esprit de trop haute valeur pour ne pas comprendre que l’unité qu’il reconstituait serait bientôt détruite de nouveau, si l’on ne trouvait quelque remède radical aux maux qui affligeaient l’Empire. Deux de ses dispositions méritent d’être particulièrement signalées. La première concerne les frontières de l’Empire. Jugeant avec raison que l’Empire était trop étendu pour ses forces diminuées, Aurélien se résolut à abandonner le dangereux saillant de la Dacie, arrosée du sang des légionnaires de Trajan et de la sueur de plusieurs générations de colons. Il