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LA RUINE

d’argent, c’est encore pire. Les proportions de l’alliage du denarius et de l’antonianus argenteus, émis pour la première fois par Caracalla, avaient déjà augmenté démesurément dès les années qui avaient immédiatement suivi la mort d’Alexandre Sévère. Mais l’antonianus n’a plus, sous l’empereur Claude le Gothique, que 4 ou 5 pour 100 d’argent ! Il ne se distingue de la monnaie de cuivre que par la couleur que lui donne un bain d’argent ou, au besoin, d’étain. Même les monnaies de bronze sont émises à poids réduit. D’où une vertigineuse augmentation et une irrégularité folle des prix, qui réduit au désespoir les malheureuses populations, et contre laquelle les empereurs chercheront en vain à lutter à coups d’édits. D’où un continuel appauvrissement des classes les plus nombreuses et les moins riches, encore aggravé pour les malheureux sujets par l’ordre que donnent plusieurs empereurs de percevoir les impôts en or. L’État