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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

grandes, au contraire, la population s’accumule et on voit augmenter démesurément le nombre des misérables qui, sous une forme quelconque de mendicité, vivent au crochet des riches ou de l’État. L’État devient la providence et le tourment de tout le monde. Son fiscalisme, imposé par l’incessante multiplication de la bureaucratie, par la mendicité des masses, par l’augmentation des dépenses militaires, est atroce et implacable. Les impôts deviennent innombrables et leur poids écrasant est encore accru par la politique monétaire. En partie pour remédier à la rareté croissante de l’or, en partie pour faire face aux dépenses de guerre et aux autres dépenses publiques sans trop augmenter les impôts, les empereurs altèrent le poids et l’alliage des monnaies. Sous Caracalla le poids de l’aureus était descendu à 6 gr. 55, mais après Alexandre Sévère, il devient si irrégulier que les paiements en or ne se font plus qu’au poids. Pour la monnaie