Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
DE LA CIVILISATION ANTIQUE

des empereurs continueront à transplanter des Barbares dans les territoires de l’Empire et particulièrement en Occident, malgré le danger politique et militaire qui en résultait, est la preuve la plus lumineuse du grand besoin d’hommes qui travaillait l’Empire. La diminution rapide de la population avait, comme il est naturel, engendré une crise agricole et industrielle, et encore accru l’appauvrissement général qui était une de ses causes. Les agriculteurs, colons libres, travailleurs esclaves et petits propriétaires, disparaissaient en grand nombre ; la petite propriété se subtilise, la grande propriété s’élargit, les terres incultes et abandonnées s’étendent. À son tour l’industrie, si florissante dans tout l’Empire sous les Antonins et même sous les Sévères, avait souffert profondément en partie par la mort de beaucoup d’artisans qui avaient emporté le secret compliqué de métiers perfectionnés, en partie à cause de la pauvreté