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LA RUINE

manque à celle de ses concurrents. Et le Sénat se résigne à le reconnaître, préférant avoir à Rome un empereur qui, bien qu’élu par une sédition, cherche du moins à être confirmé par lui. Mais c’est en vain que les hommes ont recours dans le besoin au principe d’autorité qu’ils ont affaibli pour satisfaire leurs ambitions. Pendant que Philippe cherchait à consolider sa position en Italie en se rapprochant du Sénat, les Goths envahissaient de nouveau l’Empire ; et les légions du Danube, mécontentes de voir l’Empereur rester en Italie quand les frontières de l’Empire étaient violées par les Barbares, annulèrent les décrets du Sénat et saluèrent empereur le gouverneur de la Dacie et de la Mœsie, Dèce. Une nouvelle guerre civile éclata. Dèce vint en Italie, battit Philippe à Vérone et le tua ; puis il repassa les Alpes pour aller combattre les Goths. Mais sans grand résultat, car en 251 il mourait sur le champ de bataille. C’était