Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
LA RUINE

esprit hostile à l’Empire romain ; si loin d’ailleurs et si différent ! L’Empire romain fut donc abandonné à lui-même et obligé de résoudre ce terrible problème, qui consiste à trouver un principe nouveau d’autorité et de légitimité par ses seules forces. D’où la formidable explosion de violence qui détruisit peu à peu la plus grande et la meilleure partie de la civilisation antique.

V

Il n’est point douteux que la civilisation gréco-latine, intacte et florissante en apparence au commencement du troisième siècle, était sourdement travaillée depuis longtemps par un travail de décomposition intérieure. Elle reposait sur le polythéisme et sur un esprit de tradition locale, que nous sommes à chaque