Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
42
LA RUINE

toutes les forces de l’Empire, y compris celles qui défendaient les frontières d’Occident. Les Alamans et les Marcomans en profitèrent pour franchir les uns le Danube et les autres le Rhin. Alexandre Sévère, occupé en Orient, crut ne pouvoir plus compter, pour refouler l’invasion, sur la seule force des armes et préféra recourir aux négociations et aux subsides. L’idée était en elle-même sage au point de vue politique. Mais les soldats, mécontents de ne plus se sentir les maîtres de l’État, comme ils l’avaient été sous Septime Sévère et Caracalla, saisirent ce prétexte pour se révolter. Ils accusèrent Alexandre Sévère de rendre l’Empire tributaire des Barbares, et ils le mirent à mort avec toute sa famille. Après quoi, ils proclamèrent empereur le chef de la conjuration, un officier supérieur né en Thrace, soldat valeureux, mais sachant à peine balbutier le latin : C. Julius Verus Maximin.