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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

n’était pas homme à respecter l’autorité du Sénat, comme l’avait respectée un siècle auparavant le grand Trajan, et surtout après que le Sénat se fut déclaré contre lui dans la guerre civile. Le Sénat, pour des raisons qui nous sont inconnues, avait mis au service de ses ennemis toute l’autorité dont il disposait ; l’Africain s’en vengea quand la victoire se fut prononcée en sa faveur, en s’appliquant à défaire ce que Vespasien avait fait. Fort de la fidélité de ses légions, il affaiblit et appauvrit autant qu’il put l’aristocratie historique, à force d’exécutions et de confiscations ; il l’humilia en diminuant ses privilèges et son prestige en faveur de l’ordre des chevaliers ; il assigna à ceux-ci de nombreuses charges jusqu’alors réservées aux sénateurs, et commença à constituer parmi les chevaliers une noblesse de fonctionnaires élus et dépendants de lui, à laquelle il donna des titres honorifiques nouveaux (vir egregius, vir per-