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LA RUINE

mencement du troisième siècle : entre deux principes d’autorité également impuissants, c’est-à-dire sans aucun principe pour gouverner. La grande lutte contre le principe démocratique, commencée en 1789, semble avoir cessé avec la ruine des deux adversaires. Le principe monarchique est mort. Déjà ébranlé par l’incrédulité, le rationalisme, les doctrines égalitaires, les guerres et les révolutions d’un siècle, il a été déraciné complètement par la guerre mondiale. Il y a encore ici et là des trônes en Europe, comme des rochers qui surnagent au déluge ; mais ceux qui les occupent ne sont pas des rois, ce sont des ombres. L’Europe pourra assister encore à des restaurations partielles ; mais ces restaurations ne seront plus que des expédients et des combinaisons politiques, qui dureront ce que durent les combinaisons politiques ! Le respect, l’admiration, la confiance presque religieuse dans le principe sont morts pour