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LA RUINE

sacre d’un nouvel empereur. Le parlement s’adresse à l’empereur d’Autriche, à l’archiduc Jean, au roi de Prusse ; quand il voit que tous ses appels sont inutiles, il se laisse dissoudre sans résistance, comme s’il n’avait plus rien à faire.

Aussi partout la révolution de 1848 échoue. La souveraineté du peuple ne dure qu’un instant. Des constitutions timides et méfiantes, qui subordonnent les institutions représentatives au pouvoir monarchique comme dans la Charte de Louis XVIII : c’est tout ce qui reste dans les pays, où l’absolutisme ne réussit pas, comme en Autriche, à retirer toutes les concessions faites. L’échec est si grand, que les partis et les doctrines démocratiques en resteront découragés pour trois générations. Mais le principe victorieux, le droit divin, n’est pas moins affaibli par sa victoire, que le principe vaincu par sa défaite : voilà le contresens tragique de 1848, qui est la