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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

lève contre l’Assemblée et le suffrage universel, qu’elle accuse de trahir la Révolution ! Elle est vaincue ; le suffrage universel reste en théorie le maître de l’État ; mais il s’affaiblit, se décourage de plus en plus, en face des difficultés intérieures et extérieures grandissantes, jusqu’au jour où, appelé à choisir le président de la république, il a l’idée de se donner, avec le chapeau et l’épée de Napoléon, l’air et l’aspect d’un véritable souverain. Depuis ce jour, le sort de la république est fixé : le suffrage universel ne servira plus bientôt qu’à légitimer par une consultation théorique une monarchie militaire, fondée par un coup d’État sur le prestige d’un nom. Le même drame se déroule plus rapidement et sous une forme plus simple en Allemagne. A peine élu par le suffrage universel, que cherche le parlement de Francfort ? Un empereur pour toute l’Allemagne. Il n’ambitionne que de remplacer le pape du moyen âge dans le