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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

tions la Révolution française fit preuve, pour répondre à toutes ces questions. On n’a qu’à suivre toutes les constitutions qu’elle élabora en peu d’années pour voir combien l’application du principe de la souveraineté du peuple était difficile. C’est tantôt le suffrage universel, tantôt le suffrage double, tantôt le suffrage censitaire, qui lui semblent l’expression véritable de la volonté populaire. À la fin la volonté populaire ne devient qu’une formalité pour légitimer une dictature militaire fondée par la force et s’exerçant par une autorité beaucoup plus absolue que celle de la monarchie. Mais ces tâtonnements s’expliquent facilement, quand on se tourne vers le nouveau souverain qui devait remplacer les anciens. Le peuple, dont la volonté aurait dû gouverner l’État, montrait qu’il n’en avait pas plus que d’idées pour gouverner ; parfois même il montrait la volonté de renoncer à son pouvoir et de rétablir les autorités