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LA RUINE

de ces discussions théologiques comme une folie. Une religion qui, au lieu d’aider l’empereur à gouverner, lui créait des difficultés, lui semblait, dans sa fidèle interprétation de la pensée romaine, une monstrueuse absurdité. Et en effet, profitant de l’autorité dont il jouissait parmi les chrétiens, il prit l’initiative d’un grand concile qui devait trancher la question. À Nicée, au printemps de 325, se réunirent plus de 250 évêques, en grande partie des provinces orientales. Constantin inaugura le Concile avec un discours assez modeste. En rétablissant, dit-il, la concorde dans l’Église, l’assemblée aurait fait une chose agréable à Dieu et rendu un grand service à l’empereur. Le concile était présidé par un de ses secrétaires, l’évêque Osius, un adversaire de l’arianisme, et les influences impériales se déployèrent toutes contre ce parti.

Arius fut donc encore une fois rebuté. Le concile décréta que le Christ n’avait