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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

qu’il résulte de cette adoption aucune participation à la divinité. Arius en venait ainsi à nier l’identité des trois personnes de la Trinité et la divinité du Christ. Cette hérésie n’était pas une nouveauté ; d’autres hérésies analogues l’avaient précédée. En Orient, où la culture philosophique et la passion de la dialectique étaient encore vivantes, la doctrine avait soulevé une tempête formidable. Depuis que les chrétiens n’avaient plus à craindre les persécutions des païens, la divinité du Christ était devenue l’objet d’une lutte terrible. L’évêque d’Alexandrie, Alexandre, soutenu par le vœu d’un synode de cent évêques, avait expulsé en 321 Arius de la communauté chrétienne. Mais Arius n’était pas seul : la simplicité de sa doctrine la rendait plus accessible à la moyenne des esprits que la doctrine opposée, très obscure et profonde, de la Trinité ; les sympathies qu’il retrouvait dans le néo-platonisme païen, si répandu