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LA RUINE

culture, l’industrie et le commerce dépérissent ; les arts et les sciences périclitent. Tandis que les deux siècles précédents s’étaient efforcés de réaliser dans l’Empire une grande unité politique par-dessus l’immense variété des religions et des cultes, l’époque nouvelle qui commence va créer une grande unité religieuse, au milieu du morcellement de l’Empire. La civilisation gréco-latine, détruite dans ses éléments matériels par l’anarchie, la dépopulation, la ruine économique, est décomposée dans sa vie spirituelle par le christianisme, qui remplace le polythéisme par le monothéisme et s’efforce de bâtir une société religieuse universelle, uniquement préoccupée du perfectionnement moral, sur les ruines de l’esprit politique et militaire. En somme la civilisation antique n’est plus qu’une immense ruine. Aucun effort humain ne réussira à en empêcher l’écroulement final. Comment s’expliquer un pareil changement ? Qu’est-il