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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

danger le plus grave. Il ne brisait que l’unité matérielle ! Bien plus grave était le danger qui menaçait l’unité morale de l’Empire avec le christianisme triomphant. Il n’est pas douteux — et il le dit lui-même dans un édit que nous citerons plus loin — que Constantin s’était approché du christianisme et l’avait favorisé avec l’idée de reconstituer l’unité morale de l’Empire, brisée par la lutte mortelle entre païens et chrétiens. Constantin était encore trop un homme politique d’idées anciennes, pour ne pas considérer, à la romaine, la religion comme un instrument de la politique. Parce que le christianisme désormais était plus répandu et plus fort que le paganisme, la sagesse politique devait accélérer la christianisation de tout l’Empire. Mais le christianisme n’était pas une religion qui pût servir d’instrument politique, dans les mains de l’État, comme les différentes religions païennes. Il avait une morale et une doctrine