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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

Comme les transports étaient onéreux pour les navicularii, ceux-ci avaient intérêt à voyager le moins possible pour le compte de l’État. La chose était d’autant plus facile que la navigation à cette époque-là ne pouvait pas défier les tempêtes et les mauvais temps comme la navigation moderne qui dispose de bateaux en fer et de machines à vapeur. Il fallait attendre le beau temps, se réfugier dans les ports quand une tempête approchait. Avec le prétexte de ne pas exposer le bateau, dont l’État était en quelque sorte le propriétaire et garant, au danger de naufrage, le navicularius pouvait l’arrêter en route tant qu’il voulait, chercher du fret pour le compte des privés, tâcher de tirer un profit personnel du service onéreux que l’État lui imposait. Cet inconvénient était tellement inhérent au système que, comme nous l’apprend le Code théodosien, Constantin dut accorder aux navicularii deux ans de temps pour chaque