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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

qu’il avait organisée, était désormais réduite à une diarchie, qui ne reposait plus que sur l’équilibre des forces. Combien de temps durerait cet équilibre, que la défiance, l’ambition, la rivalité, toutes les violentes passions de cette époque semi-barbare et non plus dominée par aucun principe indiscutable d’autorité, minaient continuelleinent ? Une guerre ne tarda pas, en effet, à éclater entre les deux Augustes survivants. Constantin semble en avoir pris l’initiative sous un prétexte quelconque. Licinius fut battu à Cibalae, en Pannonie, sur la Save (aujourd’hui Vinteow), le 8 octobre 314, puis de nouveau dans la Thrace. Mais ni l’une ni l’autre ne furent des victoires décisives. Constantin comprit que, pour vaincre définitivement le rival, il aurait fallu porter la guerre jusqu’au cœur de l’Orient, engageant la plus grande partie de ses armées et dégarnissant les frontières, toujours menacées, de son Empire. Il n’avait pas de forces suffi-