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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

préparées par la culture grecque, par la culture latine, ou par les deux ensemble, à gouverner l’Empire, avec sagesse, justice et magnificence. Les beaux-arts — sculpture, peinture, architecture — florissaient, bien que, pour satisfaire aux goûts d’un public trop vaste et cosmopolite, ils eussent perdu la simplicité et la pureté des grandes époques. La philosophie et la littérature étaient cultivées avec zèle, quoique sans grande originalité, par une foule croissante d’hommes et de femmes, dans les classes moyennes et les classes supérieures. Partout, même dans les petites villes, les écoles se multipliaient. L’étude qu’on tenait alors en plus haute estime, qu’on poursuivait avec le plus d’ardeur et qu’on jugeait digne des récompenses les plus élevées, était la jurisprudence. L’Empire fourmillait de juristes. Les qualités qui font un grand jurisconsulte, la perspicacité, la subtilité, la force dialectique, le sens de l’équité, l’esprit d’invention dans