Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
LA RUINE

que nombreux étaient ceux qui ne pouvaient se persuader, même après tant de calamités, qu’elle fût morte, et voulaient à tout prix la faire revivre dans son ancienne unité. L’autre courant tend à remplir le vide de l’ordre rétabli par la nouvelle doctrine chrétienne, qui renversait l’antique conception de la vie et de l’État. En détruisant définitivement la structure aristocratique de la société antique, Dioclétien avait écarté le principal obstacle à la christianisation de l’Empire ; et si formidables que fussent encore les obstacles qui persistaient, ils ne décourageaient pas une doctrine animée d’un élan si puissant et d’une conscience si forte de sa mission régénératrice du genre humain.

Placés entre ces deux courants, Dioclétien et ses collègues cherchèrent à favoriser le premier, sans toutefois s’opposer sérieusement au second. Ils s’efforcèrent de remettre en honneur l’étude