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LA RUINE

V

Malheureusement, il y avait dans l’œuvre de Dioclétien une contradiction qui la minait sourdement. Dioclétien avait cherché à sauver l’Empire des barbares qui l’attaquaient du dehors en le faisant barbare au dedans ; autrement dit, il avait achevé la destruction du romanisme et de l’hellénisme, opérée par la crise du troisième siècle, en la rendant pour ainsi dire officielle, par une réorganisation de l’Empire, fondée sur des principes opposés à ceux sur lesquels s’appuyait l’État grec et latin, en anéantissant ce qui avait été l’âme, la force, le soutien de l’hellénisme et du romanisme : l’unité des fonctions publiques, l’organisation aristocratique de la société, l’esprit politique, le poly-