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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

ment stable et régulier. Fermement guidé par les deux Augustes et les deux Césars, et par la sûre volonté et la pensée vigoureuse du premier des Augustes, le navire de l’État gonflait ses voiles vers un horizon souriant. La méticulosité des lois pesait sur les sujets ; mais elle les unissait aussi dans une forte discipline publique ; l’augmentation des impôts même paraissait presque compensée par leur nouvelle répartition, par les méthodes rationnelles de leur perception et par le renouveau de prospérité générale. La nouvelle famille impériale jouissait de la faveur universelle ; sa divinité ne choquait plus personne, même elle était adorée par les peuples sujets, et la félicitas sæculi paraissait vouloir couronner les plus durs efforts de dix-huit années de pénible labeur. La crise politique et militaire, commencée à la mort d’Alexandre Sévère, semblait donc terminée.