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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

et doivent être considérés comme des imitations bien pâles des vraies et grandes aristocraties du monde antique.

À son tour Dioclétien porta, dans le domaine politique, un coup mortel au principe aristocratique, par sa réforme de l’administration. Il y eut, sans aucun doute, un lien entre les deux faits. Les progrès du christianisme furent une préparation nécessaire à la réforme de Dioclétien. Mais ce sont, naturellement, surtout des raisons d’ordre politique qui poussèrent l’Empereur à accomplir cette réforme ; et, parmi ces raisons, la plus importante fut la nécessité de remplacer l’organisation aristocratique de l’Empire, détruite par les crises du troisième siècle, par une organisation nouvelle qui convînt aux exigences politiques et militaires créées par ces crises mêmes. La rareté du personnel, l’exiguïté des organes politiques et administratifs comparée à l’étendue de l’Empire qu’il fallait gouverner, avaient été parmi les causes