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DE LA CIVILISATION ANTIQUE

l’armée prêtent serment par leur nom, comme jadis par le nom de Jupiter ou d’Hercule ; et la divinité dont eux et l’Empire reçoivent leur force, est précisément le Dieu du soleil, Mithra, dispensateur des trônes et des empires.

Cette nouvelle majesté divine de l’Empire est inculquée sous des formes tangibles, dans la conscience des sujets. Les rapports de ceux-ci et des empereurs, et tous les actes extérieurs de la souveraineté font l’objet d’un cérémonial que les deux premiers siècles de notre ère avaient ignoré. L’Empereur doit porter un diadème comme les grands monarques orientaux, un diadème à rayons comme le soleil, qui l’illumine de sa grâce. Ses vêtements et ses chaussures doivent être parsemés de pierres précieuses. Il n’est plus, comme Auguste, Trajan et Vespasien, un simple mortel qu’on est autorisé à approcher chaque jour et à toute heure, ou qui aborde familièrement les autres hommes, et