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CHANSON


J’aimois à chanter autrefois
Pour amuser nos bergerettes ;
Chacun encor vient dans ces bois,
Pour entendre mes chansonnettes :
Mais, las ! je ne peux plus chanter,
Si Bastien ne vient m’écouter.

Des fauvettes et des pinsons
Qui gazouillent sous le feuillage,
J’aimois aussi les tendres sons :
Ils ont toujours gentil ramage ;
Mais à présent je n’entends rien
Que la douce voix de Bastien.

J’allois cueillir dès le matin
Les fleurettes de la prairie,
Pour parer ma tête et mon sein ;
J’en étois, dit-on, plus jolie,
Mais je n’aime plus un bouquet
Que quand c’est Bastien qui l’a fait.

Mon chien m’aime bien constamment,
Plus que tout autre il est fidèle,
Et s’il me quitte un seul moment,
Il revient dès que je l’appelle :
Mais à présent je voudrois bien
N’en dire autant que de Bastien.