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veuillez prier votre maître de l′accepter comme un faible témoignage de notre reconnaissance. La brave cuisinière n’a aucun motif de mettre en doute la sincérité de cette jeune fille. Elle accepte le panier, va trouver le ministre qui faisait sa toilette, et lui répète les paroles d’Aki. Le ministre, après avoir écouté, réfléchit un instant, puis il répond :

— Je ne connais personne du nom de Takeyoshi ; j’ignore s’il y a un marchand de soieries de ce nom dans la rue de Hongo ; je n’ai pas souvenance d’avoir rendu hier soir un service à qui que ce soit. La chose m’eût été difficile, vu que je ne suis pas sorti hier de toute la journée. Il y a là une erreur ; cette jeune fille se trompe d’adresse ; reporte-lui son panier.

Pendant que se tenait ce petit bout de conversation dans la chambre du ministre, Mlle Aki, restée seule à la cuisine, avait jeté un coup d'oeil sur les étagères ; elle avait aperçu une petite tasse de valeur, et très délicatement, l’avait glissée dans les profondeurs de sa manche. Mais, cela étant en dehors du programme, et n’étant arrivé que par hasard, ne nous y arrêtons pas, et continuons.

Mme Osandon redescend donc à la cuisine, et rend le panier à la jeune fille, en lui rapportant les paroles de son maître,

— C’est curieux ! répond Aki, en reprenant le panier… C’est pourtant bien ici!… Aurais–je mal entendu ?… Je suis si sotte !… Je vais retourner à