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— Que contient cette boîte ?… La déesse m’a dit, en me la remettant : le jour où, par une curiosité coupable, vous ouvrirez cette boîte, vous êtes un homme mort… Une déesse ne ment point… et pourtant, qui sait ?… Peut-être est-ce pour m’éprouver qu’elle m’a dit cela !… Peut-être cette boîte contient-elle mon bonheur !… Et puis, après tout, que m’importe la mort, à cette heure ?… Ne suis-je pas seul au monde, sans parents, sans amis, sans connaissances, sans fortune ?… Oui, mieux vaut cent fois la mort, qu’une existence aussi malheureuse !…

Ainsi pense Taro. Alors, d’un mouvement nerveux, il entrouvre la boîte. Il en sort un nuage épais, qui l’enveloppe des pieds à la tête. Soudain, ses cheveux deviennent blancs comme la neige, son front se ride, ses membres se dessèchent et il tombe mort sur la plage.

Le lendemain, des pêcheurs découvrirent sur la grève le corps d’un homme qui avait vécu sept cents ans…