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Je suis le Sourire et je suis l’Accueil,
Le bonjour fleuri qui n’est point un leurre
Car ici jamais, jamais on ne pleure.
Quant à s’ennuyer… Ah ! voilà l’écueil !
Lorsqu’on refranchit notre aimable seuil,
On dit : « Quel ennui !… qu’il soit déjà l’heure
De rentrer chacun dans notre demeure ! »
Je suis le Sourire et je suis l’Accueil.

 
Et, pour que vous rendiez son sourire au Sourire,
Mon caprice mutin va tirer le rideau
Sur les plus gracieux sujets de mon empire,
Doux berceurs de soucis dont je vous fais cadeau :
Le sourire étonné des très jeunes corolles,
Le sourire indulgent des beaux bouquets fanés,
Le sourire vertigineux des vierges folles,
Et celui qui se moque avec un pied de nez.

Puis, redorés, les grands sourires historiques :
Ceux des fils de Noé quand — telle une barrique —
S’arrondit ce vieil armateur.
Celui d’Aristophane, un de nos chefs d’école ;

 
Car on sait qu’il disait sur la butte Acropole
Les vers dont il était l’auteur.