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Le Labrador

Les barges dont on se sert sur toute la côte demandent peu de vent, parce qu’elles sont légères et portent une forte voilure ; si le temps se fait gros, il est facile de prendre deux ou trois ris dans les voiles. Ces embarcations sont construites au Massachussetts et viennent surtout de Newburyport, près de Boston ; elles coûtent ordinairement de quinze à seize louis lorsqu’elles ont leur voilure. On ne bâtit point au Labrador, le bois étant trop rare et trop éloigné. Il en est tout autrement sur la côte de Gaspé, où beaucoup de pêcheurs construisent eux-mêmes leurs barges, qui sont grandes, fortes et si propres à résister à de gros coups de vent, que les pêcheurs gaspésiens ne craignent point de s’en servir pour traverser du Cap des Rosiers à la pointe est de l’île d’Anticosti. C’est une distance de trente lieues en pleine mer. Les barges américaines courent mieux dans le vent et sont préférables pour