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Le Labrador

furent amarrés, puis avec de petits filets l’on mettait le poisson à sec sur le rivage. La prise était évaluée à quatre ou cinq cents barils. Comme le vent du nord-est commençait à souffler avec violence, les embarcations du voisinage furent mises en réquisition, et, à mesure qu’on en avait empli une, on la dépêchait vers la goëlette. Par malheur, une des barges trop lourdement chargée fut couverte par un coup de mer, vis-à-vis de la Baie-Rouge, et les deux pêcheurs qui la conduisaient furent emportés par la vague. Leur perte était assurée, si leurs compagnons n’avaient volé à leurs secours sur de légères embarcations : l’un et l’autre furent retirés à demi-morts et ne comptant plus revoir la terre. On les transporta dans une maison voisine, où les soins les plus empressés leur furent prodigués avec tant d’efficacité, que le lendemain ils étaient prêts à reprendre leur pénible travail.