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Le Labrador

Au mois d’août les corbijeaux arrivent tout amaigris ; ils dévorent avec avidité les baies de l’empetrum ; et, au bout de quelques semaines, ils ont acquis un embonpoint tel qu’ils ont peine à voler. Mais le fruit du pays, par excellence, est une mûre jaume, rubus chamœmorus, nommée chicoté par les sauvages et les français ; et bake-apple par les anglais. Ce fruit est estimé non-seulement des hommes, mais encore des chiens et des ours, qui en sont très-friands ; il est mis à bien des sauces, mais il sert surtout aux provisions de confitures, que les ménagères préparent pour l’hiver. Je dois ajouter à la liste de fruits, les groseilles rouges et violettes, les petites poires, amelanchier canadensis, et les framboises qui sont rares. Quant aux fraises, si communes dans les environs de Québec, je ne me rappelle pas en avoir trouvé sur la côte du Labrador.