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Le Labrador

je trouvais du temps pour lire et pour explorer les mornes voisins. Un cap, taillé à pic et qui s’avance dans la baie Rouge, à quelques pas de la chapelle, excitait particulièrement ma curiosité. Sur une saillie du rocher, à cinquante pieds au-dessus de la mer, s’élèvent quelques pierres, qui semblent noircies par la fumée. A-t-on fait du feu sur cette pointe suspendue au-dessus d’un précipice ? Comment y a-t-on transporté du bois ? — À quel propos des chrétiens se sont-ils nichés là-haut ? — Voilà l’énigme qui se présentait à mon esprit, depuis une heure que je rôdais sur la grève, au pied du cap. Comme je n’avais personne autour de moi pour m’éclairer sur ce sujet, je me décidai enfin à essayer de résoudre personnellement le problème. Attaquer le rocher de front, était tout bonnement se casser la tête contre une muraille ; il fallait recourir à la stratégie, et prendre la forteresse à revers. En