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Le Labrador

est nécessaire. Les marchands y viennent d’Halifax, parcourent les havres de la côte, sur des goëlettes, et fournissent à un taux raisonnable les provisions et les marchandises qui, si l’on en excepte la farine et le lard, sont à meilleur marché qu’à Québec. En retour, les trafiquants reçoivent les huiles, le poisson et les pelleteries. Ils s’en tiennent ordinairement au troc, et ne donnent d’argent que dans les cas extraordinaires. Ainsi conduit, ce commerce est fort lucratif. C’est sur la côte du Labrador que le sieur Daniel Cronyn, un des plus riches marchands d’Halifax, a fait une fortune considérable. Il passait de poste en poste sur une goëlette, distribuait des marchandises, et recevait le saumon, l’huile, les peaux de loups-marins et les riches fourrures des planteurs : je dois employer ce nom de planteurs, que se donnent les habitants de la côte, quoiqu’il n’y en ait que deux ou trois parmi eux qui plantent des pommes de terre.