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Le Labrador

arrivant de la haute mer sur la côte du Labrador. Sa cime est depuis une semaine couverte de fumée. Selon ce qu’on nous dit, le feu, mis dans les broussailles et dans la mousse par des voyageurs imprudents, s’est étendu sur toute la montagne et a ensuite pénétré dans les terres, consumant dans son passage la maigre provision de bois qui servait au besoin des habitations environnantes. Comme la sécheresse règne depuis longtemps, l’on craint qu’il ne soit porté vers l’intérieur du pays, où il causerait un double dommage, en détruisant le bois, si précieux dans ces lieux, et en éloignant le gibier. L’on est tout étonné d’apercevoir, sur les flancs noircis de la montagne, des ravines encore pleines de neige. Malgré les flammes de l’incendie, malgré les chaleurs du mois d’août, l’hiver a laissé les traces de sa rigueur, non-seulement sur la terre, mais encore sur la mer, car, à une lieue de distance, une