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Le Labrador

À la Tête-à-la-Baleine, nous débarquons un passager, qui vient s’essayer aux travaux du pays. Cette île est un rocher à peu près nu ; cependant le sieur Kenty, qui s’y est établi, entretient fort convenablement sa famille, avec les produits de la pêche du loup-marin, de la morue et du hareng. Au commencement du mois d’août, il avait déjà près de trente mille morues, et le poisson était encore abondant. Il a aussi su utiliser le peu de terre qui se trouve sur l’île, en la ramassant et la transportant près de sa maison, pour y former un petit champ. La culture lui a fourni des navets et des pommes de terre, dont il a pu vendre une partie, après avoir fait la provision nécessaire pour sa famille.

En laissant la Tête-à-la-Baleine, nous franchissons un étroit passage au milieu des îles — et nous côtoyons le pied du Gros Mécatina, morne élevé, qui sert d’amarque aux vaisseaux