Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
Le Labrador

de la glace demeurent immobiles, les autres se contentent de contempler le massacre de leurs frères, sans faire aucun mouvement pour prendre la fuite.

La chasse, dans cette circonstance, fut si abondante, qu’au bout de deux jours, dix-huit cents loups-marins avaient été embarqués sur les deux goëlettes : c’était tout ce qu’elles pouvaient porter. Il restait encore sur la place plusieurs milliers de loups-marins, qui paraissaient résignés à partager le sort de leurs compagnons ; mais il aurait été inutile de les tuer, puisqu’il n’y avait pas moyen de les emporter. Après une course de douze jours, les chasseurs rentraient en triomphe au port. L’huile allait couler à larges flots, et, avec elle, la joie et l’abondance ; plus d’une ménagère allongeait déjà la liste de ses emplettes futures chez le marchand. Malheureusement, on n’avait pas songé à préparer des futailles. — « Allons en