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Le Labrador

marin ; son amusement favori est de grimper sur les genoux du grand-père, en se cramponnant à ses jambes, et imitant les mouvements d’un matelot qui monte dans le hunier. Dans ces parages, il faut être matelot, et avoir appris à l’être de bonne heure, car la moitié de la vie d’un homme se passe sur l’eau, et c’est à la mer que les habitants de la côte doivent recourir, afin d’obtenir les choses dont ils ont besoin pour eux-mêmes et pour leurs familles. Dès le petit printemps, il faut partir pour la chasse du loup-marin ; puis viennent les pêches de la morue, du hareng et du saumon, qui se succèdent de telle sorte, que les hommes et les jeunes gens doivent être sur la mer depuis le mois d’avril jusqu’à la mi-novembre.

La chasse du loup-marin, quand elle a lieu le printemps, exige ordinairement des goëlettes, parce qu’il faut aller la faire au large, au milieu des grandes glaces flottantes. Au mois d’avril