Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
Le Labrador

quatrième année amène le gibier en abondance. L’avant-dernier hiver appartenait à une quatrième année ; aussi a-t-on vu descendre vers la mer un grand nombre d’animaux des bois. Le printemps suivant, un marchand acheta sur la côte pour vingt-huit mille piastres de pelleteries. Un seul planteur, aidé de deux ou trois jeunes enfants, prit des loutres, des martres et des renards pour plus de dix-huit cents piastres. Dans les années ordinaires, les chasseurs font beaucoup moins, mais leur temps se trouve toujours bien payé.

Les fourrures du Labrador sont renommées pour leur beauté et leur valeur : les peaux de martre, de loutre, de vison, de renard, y sont incontestablement meilleures et plus belles que celles des pays méridionaux. Quelques-unes de ces pelleteries sont cotées à des prix fabuleux : ainsi la peau du renard argenté se vend au Labrador de quarante à cinquante piastres ;