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Le Labrador

gers auxquels sont alors exposées les barges. Souvent lorsque la mer est agitée, il faut abandonner le poisson qui a été tué, dans la crainte que son poids ne fasse engloutir la goélette. Alors avant de le laisser, on a la précaution de lui passer autour du corps un câble attaché à une bouée, afin de le retrouver plus facilement. Malgré ce soin, il arrive souvent qu’il est perdu, soit que les flots et les vents l’entraînent au loin, soit que le câble se brise ou soit enlevé par des écumeurs de mer.

Les bâtiments employés pour la pêche de la baleine, dans le golfe Saint-Laurent, sont de grosses et fortes goélettes, capables de résister aux tempêtes ; car, pour faire du profit à ce métier, il faut toujours tenir la mer. À leurs flancs sont suspendues deux barges baleinières, toujours prêtes à être lancées à l’eau dès que le premier signal en est donné. L’équipage de chaque goélette se compose d’une quin-